Stefan Küng : « Plus ce sera usant, mieux ça me correspond »

10 octobre 2019 - 13:49

Récent médaillé de bronze des championnats du monde disputé au Yorkshire après avoir dynamité la course à plus de 60 kilomètres de l’arrivée, Stefan Küng fait partie des hommes en forme de cette fin de saison. Le coureur suisse de Groupama-FDJ table aussi sur son aisance sur les terrains inconfortables pour tenter de s’imposer dimanche à Tours.

De nombreux coureurs ont déjà mis un terme à leur saison après les Mondiaux. Avez-vous au contraire souhaité poursuivre pour profiter de votre état de forme ?
En septembre j’ai fait une coupure et j’ai passé un stage en altitude pour préparer les Mondiaux, ce qui m’a permis d’aborder la fin de saison à la fois frais mentalement et en très bonne forme. L’objectif principal, c’était sur les championnats du monde, mais il reste en effet de très belles courses derrière et en particulier Paris-Tours. C’est celle que j’ai dans la tête depuis la fin des Mondiaux, et celle qui me convient le mieux dans toute cette semaine.  

Vous avez repris la compétition sur Binche-Chimay-Binche (9e) où vous étiez encore au contact et même acteur dans le groupe de tête dans le final. Quelles ont été vos sensations ?
J’étais très bien, peut-être même trop bien, parce que j’ai été très généreux dans mes efforts. Je ne voulais pas attendre le sprint, donc je suis sorti plusieurs fois mais malgré cela, il y a quand même eu un regroupement et je me suis fait déborder. C’était tout de même une confirmation que je suis en très bonne forme.

Le scénario de l’année dernière sur Paris-Tours, avec une sélection assez rude très loin de l’arrivée, vous correspondrait bien pour attaquer en solo…
J’espère que la course sera dure : plus ce sera usant, mieux ça me correspond. J’ai vu que la sélection peut aussi se faire sur des problèmes mécaniques dans les chemins, donc nous ferons une reconnaissance méticuleuse vendredi, qui nous permettra d’adapter le matériel et d’éviter une élimination prématurée.

« Une fois que j’ai creusé un écart, je sais que je peux résister et je n’ai pas peur de la distance. C’est pour cela que je préfère toujours anticiper »

Quel est votre avis sur les chemins de vigne ? Pour quelqu’un qui manœuvre bien sur les pavés de Roubaix au printemps (11e), ça ne doit pas être trop impressionnant…
Oui et j’adore aussi les Strade Bianche, donc ça ne me posera pas de problème. Lorsque je suis à l’entraînement, je roule très souvent sur des chemins de caillasse parce que j’aime bien ça. Je sais donc comment réagir sur ces terrains et en course, ça aide. Ça ne me fait pas peur et c’est même un avantage pour moi.

Votre taux de réussite est plutôt élevé lorsque vous décidez de passer à l’action. A quel signe reconnaissez-vous que c’est le bon moment pour tenter votre chance ?
Quand j’ai vraiment mal aux jambes, je me dis que ça doit vraiment être dur pour tout le monde. Et généralement, c’est là qu’une attaque peut me permettre de partir. Et une fois que j’ai creusé un écart, je sais que je peux résister et je n’ai pas peur de la distance. C’est pour cela que je préfère toujours anticiper et avoir un coup d’avance sur mes adversaires.  

Vous avez la possibilité de jouer une belle course d’équipe avec Groupama-FDJ. Comment voyez-vous la stratégie de dimanche ?
Nous allons nous servir de toutes nos cartes. Ce sera certainement à moi de bouger le premier et de faire la sélection « à la patte ». Et si jamais ça revient, avec Arnaud et Marc qui est en bonne forme aussi, nous aurons sûrement encore au moins un coureur qui arrive dans le groupe pour la gagne. C’est toujours bien de pouvoir compter sur plusieurs options, spécialement sur une course de plus de 200 kilomètres.

Gagner Paris-Tours, ce serait une formidable façon de terminer votre première année avec le maillot Groupama-FDJ… mais quel premier bilan pouvez-vous déjà tirer ?
C’est très positif car en changeant d’équipe, je voulais prendre davantage de responsabilités. A force de courir pour Greg Van Avermaet, j’avais un peu perdu l’instinct de la gagne, donc le début d’année a été un peu difficile. Mais ensuite j’ai pu assumer mon rôle de leader dans cette équipe et décrocher des victoires. Et bien sûr il y a eu le Tour de France où j’étais au service de Thibaut Pinot, qui a les capacités pour s’imposer et c’est extrêmement motivant.

Suivez-nous

Recevez les informations exclusives de Paris-Tours