Ébouriffant Démare
10 octobre 2021 - 17:01
La 115e édition de Paris-Tours a livré une course passionnante, ce dimanche 10 octobre, en étirant le suspense jusque dans les tous derniers mètres sur l'Avenue de Grammont. Sorti indemne des chemins de vigne, à l'attaque dans la dernière côte, Arnaud Démare est revenu sur le duo de tête, à qui semblait promise la victoire, dans le tout dernier kilomètre, en compagnie de Jasper Stuyven. Plein de panache, magistral, le Picard s’est finalement imposé au sprint, lancé à près de 300 mètres de la ligne, devant Franck Bonnamour (B&B Hotels) et le Belge de la Trek-Segafredo. Il succède au palmarès des vainqueurs français de Paris-Tours à Frédéric Guesdon, son directeur sportif, lauréat en 2006.
Duval, une échappée pour son jubilé
Le départ est donné à Chartres à 11h58, soit trois minutes après l’horaire prévu, un retard destiné à contrebalancer l’effet du vent favorable. Celui-ci portera les 152 coureurs durant l’essentiel des 212 kilomètres de cette 115e édition de Paris-Tours, parcourue à 46,639 km/h de moyenne. Tout frais lauréat de la Ronde de l’Isard, Gijs Leemreize (Jumbo-Visma), 21 ans, est le premier attaquant. Le Néerlandais est vite rejoint par le vainqueur sortant de Paris-Tours Espoirs, le Belge Rune Herregodts (Sport Vlaanderen-Baloise), 23 ans, et le Français Julien Duval (AG2R Citroën), qui dispute la dernière course en ligne de sa carrière, une semaine avant de tirer sa révérence sur le Chrono des Nations.
Des bordures avant les chemins
L’équipe Groupama-FDJ tente un premier coup de bordure après une vingtaine de kilomètres. Le peloton se disloque, Jordi Meeus (Bora-Hansgrohe) et Bryan Coquard (B&B Hotels) sont notamment piégés. Mais tout le monde finit par rentrer. Cette temporisation permet à l’échappée d’enregistrer 7’30” d’avance à l’issue de la première heure de course. L’écart se réduit peu à peu sous l’impulsion des équipes Alpecin-Fenix et DSM. A une centaine de kilomètres de l’arrivée, le peloton se casse pour de bon, éjectant à l’avant un groupe de 34 coureurs. Celui-ci rejoint les trois échappés à 88 km du but.
Un nouveau trio au milieu des vignes
Christophe Laporte, pour sa dernière course chez Cofidis avant de rejoindre Jumbo-Visma, crève dans le premier des neuf chemins de vigne, à 50 km de l’arrivée, tout comme Greg Van Avermaet, le plus ancien des trois vainqueurs de Paris-Tours (2011) présent ce dimanche. Surreprésentée à l’avant, la formation Arkéa-Samsic multiplie les offensives avant de faire preuve de malchance. A l’initiative d’une nouvelle échappée, Connor Swift est victime d’une crevaison. Le Britannique doit laisser filer Stan Dewulf (AG2R Citroen), Frederik Frison (Lotto-Soudal) et Franck Bonnamour (B&B Hotels). Ce trio compte 40” d’avance à 30 km de l’arrivée sur un peloton mené par les formations Trek-Segafredo et Alpecin-Fenix.
Démare, puncheur et finisseur
Valentin Madouas (Groupama-FDJ) attaque dès que la pente s’élève et finit par créer un groupe de contre d’une demi-douzaine de coureurs. Son coéquipier Arnaud Démare, bien que sprinteur, sort en puncheur dans la dernière côte du jour. Seul Jasper Stuyven (Trek-Segafredo) parvient à l’accompagner. Au panneau des 10 derniers kilomètres, le duo revient à 8” de Dewulf et Bonnamour, qui ont perdu en route Frison, victime d’une crevaison. Alors qu’il ne semble plus en mesure de revenir, il parvient à faire la jonction dans le dernier kilomètre. La victoire se joue sur un sprint à quatre. Et c’est Démare qui le lance, à près de 300 mètres de la ligne. Le Picard ne coince pas et s’impose d’une courte tête. Il devient le premier Français vainqueur de Paris-Tours depuis son directeur sportif Frédéric Guesdon, sacré il y a 15 ans.