Les infos à J-1
11 octobre 2025 - 17:27
À retenir :
- La 119e édition de Paris-Tours, dont le départ sera donné dimanche à 12h de Chartres, propose un tracé de 211,6 km comprenant neuf côtes et neuf chemins dans les 69 derniers kilomètres. L'épreuve bénéficiera d'une couverture télévisée de 2h20, à partir de 15h sur France 3 et HBO Max, puis 16h15 sur Eurosport 2.
- Des grands noms du sprint et des classiques flandriennes se présentent avec l'ambition de remporter la classique des feuilles mortes. De retour en forme, le tenant du titre Christophe Laporte sera l'une des flèches de l'impressionnante armada Visma|Lease a Bike avec Olav Kooij, Matthew Brennan et Dylan van Baarle.
- Arnaud Démare, l'un des six anciens vainqueurs de l'épreuve engagés, disputera la dernière course de sa carrière. Le soleil et un vent favorable annoncent une course rapide où Arnaud De Lie, Mathias Vacek et Valentin Madouas pourraient aussi tirer leur épingle du jeu. En préambule, les jeunes de Paris-Tours Espoirs et du Kilomètre de Paris-Tours (cadet(e)s et juniors) franchiront la nouvelle ligne d'arrivée sur le boulevard Béranger.
DE LA POUSSIÈRE ET UNE NOUVELLE ARRIVÉE
Pour la huitième année de rang, Paris-Tours empruntera les fameux chemins de vigne à l'approche de la préfecture de l'Indre-et-Loire. Il y en aura neuf, soit un de moins que l'an passé - celui de Valmer a été retiré en raison d'un pont en travaux - pour une longueur cumulée de 10 kilomètres sur ce parcours qui en compte 211,6. Mais le « gros changement », comme l'indique le directeur de l'épreuve Cédric Coutouly, réside dans le lieu d'arrivée. Fini l'avenue de Grammont. Place au boulevard Béranger. « Pour les gens devant la télé, cela ne changera pas grand-chose. Et le fond de ligne reste l'Hôtel de Ville, car ce boulevard est une perpendiculaire à l'avenue de Grammont. C'est encore une dernière belle ligne droite en coeur de ville, longue de 800 mètres. Mais cela rapprochera les dernières difficultés de l'arrivée puisqu'on aura deux kilomètres de moins de traversée dans Tours. » Ainsi, le sommet de la dernière des neuf côtes, celle de Rochecorbon, n'est plus qu'à 8,7 kilomètres de la ligne. Les dernières pluies remontant à une petite semaine, « les chemins seront secs » annonce Cédric Coutouly : « Il y aura de la poussière. Et qui dit poussière dit sol moins meuble et possiblement plus de crevaisons que l'an passé. L'allure sera sans doute très rapide - on a repoussé en conséquence le départ de cinq minutes (12h contre 11h55 initialement) - car on a un vent annoncé de nord-ouest. Il est faible, de 15 à 35 km/h en rafales. Vendôme [km 93,8] reste un point stratégique où il pourrait y avoir quelques bordures. Et une fois qu'on entre dans les 70 derniers kilomètres, c'est l'enchaînement des neuf chemins de vigne et des neuf côtes. »
TENANT DU TITRE, LAPORTE « VEUT CRÉER DU MOUVEMENT »
Christophe Laporte (Visma|Lease a Bike) n'a pu débuter sa saison que le 17 août, la faute à un virus. Mais la forme semble revenir à temps au moment de défendre son titre et alors qu'il n'a plus levé les bras depuis son succès maculé de boue, l'an passé : « Je suis content d'être là, motivé. Les sensations reviennent pas mal depuis quelques semaines donc je suis content de pouvoir être sur Paris-Tours avec des jambes pas trop mal. » Sa 3e place de mardi à Binche-Chimay-Binche est « le signe qu'il se rapproche de sa condition normale » : « Mais ça revenait déjà avant, sauf que je faisais du travail pour l'équipe. C'était la première opportunité que j'ai eu pour moi. » Sa formation s'avance avec des cartes multiples, et l'étiquette de grande favorite, avec les sprinteurs Matthew Brennan et Olav Kooij - 23 victoires à deux cette saison - ainsi que le vainqueur de Paris-Roubaix et du Tour des Flandres Dylan van Baarle. « Olav va rester un peu en retrait en cas d'arrivée au sprint » assure le Français de 32 ans. « Matthew et moi, on sera là pour créer du mouvement, faire la course, suivre les coups. On aura certainement une partie du poids de la course. Ma victoire de l'an passé est un très bon souvenir, une belle ligne sur mon palmarès. C'est une course que j'apprécie. Ce serait super si je peux gagner une course d'ici la fin de l'année [il doit disputer ensuite le Tour de Hollande]. Si c'est dimanche, c'est encore mieux. »
DERNIÈRE LIGNE DROITE POUR DÉMARE : « IL ÉTAIT IMPORTANT POUR MOI DE FINIR ICI »
Quelques jours après la grande annonce, Arnaud Démare (Arkéa-B&B Hotels) mettra fin à sa carrière dans les rues de Tours ce dimanche. "Forcément, je me sens un peu tout drôle » nous confiait vendredi soir l'ancien triple champion de France. « C'est la fin de quelque chose, la fin d'une belle histoire. Il était important pour moi de finir sur Paris-Tours. La classique des feuilles mortes, c'est la nostalgie d'une saison qui s'arrête. Là, en l'occurrence, ce sera la nostalgie d'une carrière. Je suis quelqu'un de très émotif, ça va être dur pour moi de me retenir. Il y a quelques mois, l'équipe m'avait sollicitée pour aller en Chine, mais j'avais déjà mon idée derrière la tête d'arrêter. J'avais dit "non, non, ne me mettez pas en Chine, j'ai envie de finir sur Paris-Tours." C'était une course symbolique pour moi avant même de la gagner. Je n'étais pas forcément adepte du nouveau tracé. Mais j'ai appris à l'aimer et je l'ai gagné deux fois finalement (2021, 2022). C'est une belle course. Il fallait que je termine ici. » Lucide, le Picard aux 97 victoires sait qu'il lui sera difficile d'embellir une dernière fois son palmarès, riche par ailleurs de deux étapes sur le Tour de France, huit sur le Giro, et d'un monument, Milan-San Remo. « Je ne suis pas en super forme. Je suis tombé malade après le Tour du Poitou-Charentes. Je ne sais pas ce que j'ai eu, ça met du temps à revenir, même si ça va un peu mieux depuis une semaine. Mais de là à dire que je fais partie des favoris… J'ai un peu cette frustration que mon énergie ne soit pas à la hauteur de ce que j'ai connu. Donc je vais savourer différemment. J'ai mes proches qui viennent, mes parents, mon épouse, ma fille, ma soeur et sa petite famille. Mais je vais donner le maximum. J'ai discuté avec Adrien Petit après son arrivée à Binche. Je l'ai trouvé vachement bien comparé à ses dernières courses. Il m'a dit : "j'étais libéré, j'avais de la force !" J'espère avoir les sensations qu'il a pu connaître sur sa dernière course ! Mais je n'ai pas envie de finir dans la boule pour la 15e place. Pour moi, ça n'aura pas de valeur. Suivant où je serais, je préférerais me relever. » Pour savourer au mieux sa toute dernière ligne droite.
VACEK VEUT « FAIRE AU MOINS AUSSI BIEN QUE L'ANNÉE DERNIÈRE ! »
Battu dans un sprint en deux par Christophe Laporte l'an passé, Mathias Vacek (Lidl – Trek) dit arriver en « assez bonne forme » à Chartres : « Je suis déjà un peu fatigué après une longue saison, mais je reste motivé car je sais que c'est une course qui peut vraiment me convenir. Je veux au moins égaler mon résultat de l'année dernière ! » Le champion de République Tchèque sera très bien entouré chez Lidl – Trek. On trouve à ses côtés Jasper Stuyven, 3e en 2021, et la star montante Albert Withen Philipsen, 19 ans et dauphin de Tadej Pogacar sur les Trois Vallées Varésines : « Mes plus grands concurrents seront sans doute Arnaud De Lie et Jasper Philipsen », estimait-il avant le forfait de Philipsen vendredi soir. « Ce sont des coureurs rapides, forts dans les sections vallonnées, donc ce sera difficile de les affronter. Mais je sais que nous avons aussi une équipe solide. »
GODON VEUT « PRENDRE UN COUP D'AVANCE »
Le champion de France Dorian Godon (Décathlon AG2R La Mondiale) compte embellir la meilleure saison de sa carrière par une septième victoire ce dimanche, au lendemain de son triomphe sur le Tour de Vendée. Il serait alors le premier porteur du maillot tricolore à remporter la classique des feuilles mortes. « Sans dire qu'il donne des ailes, le porter donne de la motivation. Je prenais déjà beaucoup de plaisir sur le vélo, mais ce plaisir est décuplé aujourd'hui. J'apprécie encore plus de courir en France. Le plus dur, c'est de gagner la première fois avec [ce qu'il a fait sur deux étapes du Tour de Poitou-Charentes en août]. Je suis déjà content d'avoir honoré le maillot en gagnant devant le public français. C'est de bon augure pour ce week-end. » Le résident de Gérone tient toujours la forme. Lundi, il a remporté au sprint la Coppa Bernocchi. « Je serai leader avec Paul (Lapeira). Il y a aussi Jordan Labrosse qui aime les chemins empierrés. La forme est bonne, l'équipe est en forme. Il n'y a pas de raison que ça se passe mal. Après, il faut de la réussite. C'est une course où il faut toujours aller de l'avant, essayer de prendre un coup d'avance. Je ne vais pas forcément attendre le sprint. J'espère avoir plus de réussite que les années précédentes [154e en 2017, 41e en 2022, 60e en 2023]. Mais je n'avais pas le même rôle par le passé. Cette année, j'ai fait beaucoup de gravel, je suis quand même plutôt à l'aise. Ça va être vraiment intéressant. »
EN ESPOIRS, L'HÔTE PEVIENT CHEZ SOI
Tenant du titre de Paris-Tours Espoirs, Antoine L'Hôte, 20 ans, peut devenir le premier à doubler la mise sur la course U23 qui s'étalera dimanche sur 176,5 kilomètres au départ de Bonneval et empruntera le même final que les pros - l'arrivée est prévue une heure plus tôt. Il s'agira de sa dernière course dans l'équipe continentale Décathlon AG2R La Mondiale avant de rejoindre l'échelon World Tour. « La forme est là, je sors d'un bon Tour de Lombardie Espoirs (3e) » rapporte le Nordiste, 3e en août d'une étape du Tour de Danemark remportée par Mads Pedersen. « Si j'ai les mêmes jambes, il y aura de quoi faire. Je pense que je suis plus fort que l'an dernier, mais c'est dur de comparer et on n'est jamais à l'abri d'un jour sans, surtout sur une course où la mécanique joue autant. Ma victoire de l'an passé, c'est un souvenir de fou. Vu les conditions [boueuses], c'était je pense le plus beau Paris-Tours à gagner ! Je ne vais pas me focaliser sur un adversaire en particulier. Ce serait, je pense, une erreur sur une course pareille. Mais l'équipe Lidl-Trek fait partie des gros collectifs. Et je pense que Victor Loulergue (Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme) et Maxime Decomble (Conti Groupama-FDJ), même si ce n'est pas forcément son profil, seront très forts. »